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392 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

II

Duhliners ' .

(Et en effet, il avait commencé à écrire des nouvelles qui devaient paraître, après bien des retards et des diffi- cultés, sous le titre de Gens de Dublin, à Londres en 19 14. je dirai quelques mots de ces difficultés.) Ce recueil se compose de quinze nouvelles qui se trouvaient achevées et prêtes à paraître dès 1907, sinon plus tôt. (La seconde, intitulée Une rencontre, traite, d'une manière parfaitement décente, et qui ne peut choquer aucun lecteur, un sujet assez délicat : en fait, elle raconte comment deux collé- giens qui font l'école buissonnière rencontrent un homme dont les allures et les discours étranges, — principalement sur les châtiments corporels et les petites intrigues amou- reuses des écoliers et des écolières — , les étonnent, puis les effraient. Dans une autre, la sixième, l'auteur met en scène deux Dublinois de position sociale indécise et de pro- fession douteuse, et qui sont en somme des confrères irlandais de notre Bubu-de-Montparnasse. Ce sont là les deux seules nouvelles du recueil dont les sujets soient de ceux que semblent ou plutôt que semblaient, jusqu'à ces dernières années, éviter les romanciers et conteurs de langue anglaise. Cependant, elles pouvaient fournir aux éditeurs un prétexte pour refuser le manuscrit. Mais à défaut de ce prétexte, les éditeurs irlandais pouvaient trouver quelques raisons plus sérieuses pour refuser de publier le livre tel qu'il était. D'abord, non seulement toute la topographie de Dublin y est exactement repro- duite ; c'est-à-dire que les rues et les places y gardent leur

1. Quelques-unes des nouvelles de Dublhurs ont été traduites en français par M^ Hélène du Pasquier et publiées dans Les Écrits Nou- veaux.

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