Vous me demandez si les documents publiés par la Revue la Pensée russe[1] dans son numéro de janvier-février 1922 sont authentiques. La lettre de Léon Nicolaïevitch Tolstoï à la Comtesse Sacha est conforme à la copie que m’a remise le 11 février 1911 la fille aînée de Tolstoï, Madame Soukhotine. Ma copie commence aux mots : « je n’ai pris aucun parti », contient une phrase assez obscure après les mots « je ne veux prendre aucun parti », et omet quatre lignes (d’ « impossible » à « imprégnée »). Je crois le fragment du journal parfaitement authentique. Mais je suis moralement certain que la responsabilité de la publication de ces deux textes ne saurait incomber à aucun des membres de la famille Tolstoï.
Vous désireriez d’autres documents. Je me crois autorisé à vous en fournir deux : une lettre que m’a écrite Marie Nicolaievna Tolstaïa, sœur du Comte, entrée en religion, et le récit simple et sincère du paysan Novicov : Dernière nuit à Iasnaïa Poliana, rédigé peu de temps après la mort de Tolstoï.
Permettez-moi d’ajouter ceci. J’ai passé quelques jours à Iasnaïa Poliana à la fin de juillet 1910. La Comtesse Tolstoï
- ↑ La Pensée Russe a reproduit la lettre de Tolstoï à sa fille et le fragment de son journal d’après la revue russe les Œuvres et les jours, n° i.