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Page:NRF 18.djvu/672

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STANCES A LA RIVIÈRE SORGUE

��Sargue, belle rivière allongée et glissante,

Oui romps à tes contours Les chemins et l'ombrage où ton onde pressante

Commence son décours ;

Irai-je une autre fois rn asseoir sur cette rive,

Et ton miroir secret, Pourrai-je retrouver la couleur fugitive

Que le vent lui prêtait ?

C'est là, non loin du gouffre où tu reprends naissance,

Que, par un jour d'été, Pour mieux voir à travers ta liquide abondance,

Je me suis arrêté.

Là, sans jamais tarir, tu f amasses, formée

De cent ruisseaux épars Qui viennent par surcroît ta nappe accoutumée

Grossir de toutes parts.

Puis, à toi seule enfin convertie et rendue.

Tu montres jusqu'au fond Leur confuse affluence égale et répandue

Sur ton bassin profond.

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