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Page:NRF 18.djvu/742

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��CHRONiqUE DRAMATIQUE

��Théâtre du Vieux-Colombier : Les Plaisirs du Hasard, comédie en 4 actes, de M. René Benjamin.

Il était deux heures moins le quart. Je sortais du Mercure pour aller à la répétition générale du nouveau spectacle du Vieux-Colombier. Je venais de tourner de la rue de Condé dans la rue Saint-Sulpice... Je ne dirai pas de mal de la rue Saint-Sulpice. Certes, elle n'est pas au nombre des rues char- mantes ou pittoresques de ce quartier de la rive gauche compris entre le boulevard Saint-Michel et la rue du Bac, et les qwais et la rue de Vaugirard. Elle ne vaut pas, même de bien loin, la rue de Seine, la reine, ou peu s'en faut, des rues de la rive gauche, la rue Mazarine, la rue Guénégaud, la rue Bonaparte dans la partie comprise entre les quais et Saint-Germain-des- Prés, la rue de l'Odéon ou la rue Jacob. Elle ne vaut même pas la rue de Savoie, la rue Cardinale, la rue Pérou, la rue Ser- vandoni, ou ce qui reste de la vieille rue de Varennes. Mais elle est charmante et presque pleine d'agrément quand on la com- pare à la hideuse rue de Rennes, au déplaisant boulevard Ras- pail, à l'affreux boulevard Saint-Germain, au répugnant boulevard Saint-Michel. Voilà des voies où je ne voudrais pas habiter, m'y offrirait-on pour rien le plus bel appartement. J'aime dans une rue de Paris l'intimité, le passé, la diversité. Les voies que je viens de dire, j'ai l'impression, quand on y habite, qu'on doit s'y sentir chez soi comme dans la rue.

Regardez un peu la rue Saint-Sulpice quand vous y passerez. Elle a, je m'exprime peut-être mal, des attraits personnels et des attraits de perspective. Qu'on l'a regarde d'une extrémité ou de l'autre, la vue est charmante. De la rue de Condé, oià

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