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HENRI DUVERNOIS 39 I

haité et une indigestion de gâteaux. On transformerait aisément certains autres contes de Duvernois en fabliaux ou en contes de Boccace. Avec la couleur locale nécessaire, Ouvre l'œil dans Fifinoiseau trouverait place dans les Mille et une Nuits.

Ainsi schématisés, les contes de Duvernois peuvent paraître aussi vides de contenu humain que des épures de vaudeville. Mais son grand mérite c'est qu'après avoir éta- bli la formule d'un conte dans l'abstrait et combiné la péri- pétie indispensable, il réussit presque toujours à y intro- duire un grain d'émotion simple et humaine.

Il trouve chaque fois dans sa galerie bourgeoise les acteurs dont il a besoin, quitte, s'il le faut, à « embour- geoiser » son sujet pour le ramener à l'étiage des médiocres partenaires dont il dispose. Son plan stratégique une fois arrêté, il n'a de cesse qu'il n'en ait assuré l'exécution tac- tique avec le personnel humain qu'il a sous ses ordres.

Rien n'empêche, il est vrai, de concevoir en sens inverse la genèse de tous ses contes et d'imaginer au point de départ une aventure ou des héros vraisemblables (sinon authen- tiques) et typiquement bourgeois qu'il transpose et corse jusqu'au degré d'imprévu nécessaire.

Quelle que soit la méthode d'Henri Duvernois, il atteint à ce double résultat de divertir son lecteur et, non pas le plus souvent de l'émouvoir, mais de l'attendrir. Le mot qui qualifie sans doute le mieux Duvernois est celui-ci : un tendre. Tout lui est prétexte à s'attendrir, et s'il ne tempé- rait presque toujours cette inclination par quelque ironie, il risquerait parfois — notamment lorsqu'il parle de bêtes ou d'enfants — de tomber dans la sensiblerie.

��Chibidère, Namineau, Miclozure, Aguilanneuf, Gar- botte, Oluseur, Beauversin, Cordif, Cosécante, Pilastreaux, Lobemuche, Gobinet, Girarduc, Legorjux, Dondurond,

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