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Page:NRF 1909 8.djvu/69

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CAUEt i 5 j

puits, en faisant craquer toutes ses fibres, le seau comble sur la poulie rouillée.

— Mais qu'est-ce qu'il regarde !

On lui souffla le mot. Il se pencha pour le souffler à Chtiot Jules.

— Tu regardes la lune ? Il répondit :

— C'iune, sergent.

Un tumulte, une huée, un rire débordant accueillirent le seau qui heurtait la margelle.

— Ah tu regardes la lune 1

Il laissa bouillonner cela de sa gorge, se retourna d'un bloc, leur rentra dans les côtes tout ce qui en jaillissait, trois fois parcourut le cercle, la tête basse, les poings noués comme sur une massue, bondit, à un pouce de Cauët arrêta son élan, desserra les mâchoires, et se vida tout entier :

— Je te bouflferai la gueule 1

��II

��— Sergent Voi-ri-ou...ou

On entendit une voix qui paraissait sortir de la bosse de Polichinelle. La toile des bourgerons fut froissée, et une silhouette étincela tout à coup, glissa dans le cercle comme une carte à jouer, pirouetta sur de hauts talons, d'un mouvement d'une élégance inquiétante et bizarre, qui ne semblait pas plus lui appartenir que sa voix, développa sa taille, et se tint immobile et campée dans une attitude hautaine, précieuse, roide, et tout à fait funambulesque.

5

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