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��NOTES

��A LA MEMOIRE D'EMMANUEL DELBOUSQUET.

L'Ame Latine a consacré son numéro de Juin-Juillet à la mémoire d'Emmanuel Delbousquet. Une trentaine d'écrivains apportent leur hommage à ce tombeau, et le ton de ces lettres prouve quelle affection vraie entourait un des meilleurs de nos poètes régionaux, quelle émotion provoqua sa mort prématurée.

" fabnais son talent, écrit Verhaeren, je le suivais depuis des années, de livre en livre et dans sa dernière œuvre où il célèbre d'une manière ardente et précise sa race, mon admira- tion trouvait un champ clair où s'élever et fleurir... Son com- merce me fut cher. Nous ne nous sommes jamais rencontrés, mais nos lettres témoignent d'une affection silre. Son souvenir demeurera en moi aussi longtemps que je pourrai penser aux hommes, avec tendresse " .

Et Francis Jammes écrit à un ami du poète mort une Lettre digne de figurer à côté de celle qu'ici même il adressait à Claudel :

Il fut un pin avec une âme que la mer lointaine parfuma de son soleil amer. Je sais, ami, quel dut être l'intérieur où il vécut, cette humilité, cette fraîcheur d'un logement qu'attriste une bonté trop grande. La cigale un moment fait se taire la Lande. El il ne reste plus sur la feuille du pin dont répaisse couleur est l'horizon marin que de l'air embrasé, averse d'étincelles.

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