NOTES 123
un peu lâche se resserre, une ingénue préciosité la raffermit, et l'on a le sentiment, comme dans Faust, de passer brusque- ment de la parole au chant.
Le second volume, Poésies, est plus significatif encore par l'opposition d'alexandrins sans accent personnel, et des plus délicieuses, des plus joliment menues trouvailles de rythmes.
La lune D'argent dans la nuit rosée
Monte comme une
Bulle irisée. Sur la forêt prochaine Un long voile se traîne, Un voile de brume et de diamant ; Et Von entend au loin par moment,
Faiblement, La plainte incertaine D'une froide fontaine.
Qu'il emprunte des coupes de strophes à Ronsard, à Lamar- tine, à Verlaine ou qu'il y préfère ses libres arabesques, nettes et inattendues, la marque du talent de Claude Lorrey, c'est cette musicalité particulière et assez mal définissable, limitée, aimable et prenante, de la chanson. Il aurait tort de forcer sa voix.
Depuis que tu t'en es allée Toute ma vie est désolée, Toute ma joie est envolée Depuis que tu t'en es allée.
Bien loin, hélas, bien loin d'ici !..,
— Pour compagnon et pour ami Je n'ai plus que soin et souci Depuis que tu es loin d'ici...
— Comme un vif avril orageux Rit, pleure et mêle mille jeux,
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