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LES "CHARLES BLANCHARD" 265

��CHARLES BLANCHARD HEUREUX

Charles Blanchard, dont j'entreprends aujour- d'hui de vous conter l'histoire, ne montra d'abord aucune vertu, aucun génie particulier qui pussent le faire remarquer parmi les autres enfants. Je commencerai le récit de sa vie comme vous eussiez commencé le récit de la vôtre.

Un jour, une femme accoucha d'un garçon auquel elle donna le prénom qui lui plut. Un jour, au nombre des habitants de la France, le maire d'une petite ville ajouta une unité.

L'enfant sut d'abord pleurer, puis il apprit à

Rire, il eut des dents, il fit des gestes, il prononça es premiers mots, et comme il avait reçu la vie, il la voulait vivre toute entière et s'essayait déjà parfois à s'échapper des mains de sa mère pour aller se mêler à tout ce qu'il voyait dans le monde. A l'âge de quinze mois, lorsqu'il put marcher seul, il se précipita vers les objets qui l'entouraient, il alla de l'un à l'autre et il les saisit à pleins bras. 11 fut heureux d'avoir deux ans, puis d'avoir trois ans, parce qu'il pouvait aller plus loin et em- brasser d'autres objets encore.

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