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268 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAIS

respirait aussi avec son âme. Parfois, sans cause, o peut-être simplement parce qu'il sentait l'air d ciel gonfler sa gorge, il n'y pouvait tenir, et d toutes ses forces, comme un oiseau, il répondait la bonté du monde et sortait à plein gosier d grands, de longs cris de joie.

11 fut heureux comme les enfants sont heureux Le matin le rendait heureux, l'après-midi le rendai heureux, le soir le rendait heureux. Chaque jour avait sa façon d'être, les jours avaient des façons différentes de le rendre heureux. L'Univers entier répondait à son bonheur. Mettait-il les pieds dans la rue ? Il y trouvait des occasions d'être heureux qu'il ignorait encore. On croirait que le monde a été créé pour que les enfants s'en puissent réjouir.

Tout lui était une aventure, le hasard parfois venait au-devant de lui et lui présentait des bon- heurs comme il n'en pouvait prévoir. Un jour, il passait devant la maison de Madame Emile Giron qui n'était pas faite comme les autres. Une cour la précédait avec une grille. La grille était ouverte ce matin-là. Il entra, il monta les huit marches du perron. Jamais il n'avait monté les marches d'un perron. Ce fut une belle aventure. Une autre fois, comme il passait devant le jardin de Monsieur Tardy, le médecin, des ouvriers étaient en train d'y installer un kiosque chinois. Il le vit poser, il y avait des clochettes à chaque angle, et quand le

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