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ISE

��430 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

œuvre et que rien n'occupe et ne fatigue l'esprit comme l'examen et le doute. Ou plutôt, il le com- prend fort bien ; et je dis que c'est cela qui l'enragé. Le scepticisme est peut-être parfois le commence- ment de la sagesse ; mais c'est souvent la fin de l'art.

" Mais si nous disons tous les deux la même chose y ce nest pas la peine de dialoguer. " l — De ses deux interchangeables amateurs, Gourmont ne prête à l'un que ce qui aide l'autre à dévider plus aisément sa pensée. Le lecteur n'est jamais pincé entre les deux ; mais contraint de prendre le rôle de troisième interlocuteur ; c'est à Desmai- sons et à Delarue tout à la fois qu'il s'oppose ; les deux bonshommes se confondent dans son esprit et ne font qu'un avec M. de Gourmont — qui s'en donne à cœur joie, ne se fournissant à lui-même jamais de contradiction profonde, mais bien seule- ment cette légère opposition de surface qui l'aide à faire triompher avec plus d'agrément sa pensée et qui semble lui octroyer plus de force en l'ex- citant à vaincre ce simulacre de résistance.

Ah ! qu'en face de MM. Delarue et Desmaisons, je vois bien ce qu'un M. Dubois ou Deschamps, 2 ce qu'un M. Dupleinair devrait dire.

��1 Dialogue LXXXIV. (Le Gouvernement.)

2 Pas Gaston.

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