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LUCIEN JEAN 43

En 1901, il fonda même et soutint de ses ressour- ces un cahier mensuel dont le titre exprimait sa pensée directrice, Aujourd'hui, qu'il publia pendant quelques mois.

Enfin sa porte était largement ouverte à ses amis. Il avait groupé quelques jeunes hommes qui venaient auprès de lui chercher le bonheur de la véritable amitié et les leçons d'une sagesse qui s'étendait à toutes choses. Ceux qui souffraient venaient lui demander leur apaisement : il savait leur dire les paroles qui consolent et qui redres- sent les âmes. Ceux qui vivaient dans l'an- goisse du siècle venaient lui demander des directions : il savait les encourager à vivre et à attendre la révélation. Ceux qui avaient trouvé leur paix et leur voie venaient lui demander d'approuver leurs œuvres : il savait les fortifier par leur propre critique. Tous avaient pour lui un sentiment fait d'affection,d'admiration et de respect; ils le regardaient comme un frère aîné, très sage et très juste, plein de clairvoyance et de bonté. Il leur parlait avec une douce énergie ; ses sentiments rayonnaient autour d'eux et entraient dans leurs cœurs. Et sa raison contrôlait les mouvements de leurs âmes. Il leur enseignait la beauté et la justice, qui étaient ses deux passions. Sur la vie et sur les textes, il leur donnait de merveilleux commen- taires. Il avait une intelligence enveloppante et pénétrante qui saisissait tous les aspects des choses,

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