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��528 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

soient imprévues; car enfin, on conçoit sans peine quelle opinion impose à M. Paul Adam l'œuvre considérable qui lui vaut notre estime et notre admiration : l'argumentation n'en est pas moins intéressante à noter. Disons tout de suite qu'elle ne laisse pas de trahir quelque flottement. " Le fait d'écrire pei lisons-nous, ne détermine pas la perfection sûre et constante.' Parbleu, qui le conteste ! En revanche, " le fait d'écrire pli ne détermine pas l'imperfection certaine," on y consent volor tiers. Mais là n'est pas la question, et pour que ces axiomes restassent pas simples truismes, inutiles à la thèse, ce qu' conviendrait de démontrer, c'est que " le fait d'écrire plus détermine justement la perfection. M. Paul Adam ne s' risque point ; le Pro Domo garde quelque circonspection ; veut bien discuter, il ne va pas jusqu'à plaider non coupabh Au surplus, u tous les grands producteurs sont des écrivaii qui soignent leurs digressions". Le singulier critère et qi tend à fâcheusement confondre qualité et quantité. Il eût fallu d'abord établir la supériorité du grand producteur sur le grand écrivain : celui-ci n'est pas homme à " soigner " sa digression ; il ne connaît pas la digression : rien en son œuvre qui ne trouve une place commandée par les nécessités même du développe- ment de son instinct ou de sa pensée ! Mais aux yeux de M. Paul Adam, l'essentiel semble être " l'apostolat, lequel se ré- alise par la profusion. L'apôtre doit se multiplier. L'apôtre doit tendre à devenir innombrable comme les élites et les foules que son esprit convoite de persuader ". Encore une fois, le lieu même du débat se trouve déplacé. Il n'est rien de commun, ni dans la destination ni dans les méthodes, entre l'écrivain et l'apôtre ! M. Paul Adam, aussi bien, n'entend pas nous obliger d'autorité à son sentiment. Il est pour la conciliation. M Ne redoutons ni la fécondité, ni la concision. Travaillons... si tant est qu'on ose encore vanter le travail en ce temps où sans doute, Voltaire, Diderot, Taine seraient pour leur curio- sité universelle et féconde, qualifiés de " bonnes à tout faire," en ce temps où Balzac, Hugo, Zola seraient apparemment vilipendés pour la prodigieuse générosité de leurs efforts..- Ces illustres noms, ajoute-il, attestent que l'humanité ne perdit

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