ISABELLE 28^5
ment avec une épingle chacun des trous d'un petit instru- ment qui versait de la sandaraque. L'opération finie, il leva la tête et rencontra mon regard. Un sourire si ami- cal l'éclaira que je me dérangeai pour causer avec lui, et appuyé sur le linteau, à l'entrée de sa portioncule :
— Monsieur Floche, lui dis-je, pourquoi ne venez- vous jamais à Paris ? on serait si heureux de vous y voir.
— A mon âge, les déplacements sont difficiles et coûteux.
— Et vous ne regrettez pas trop la ville ?
— Bah ! fit-il en soulevant les mains, je m'apprêtais à la regretter davantage. Les premiers temps, la solitude de la campagne paraît un peu sévère à quiconque aime beau- coup causer ; puis on s'y fait.
— Ce n'est donc pas par goût que vous êtes venu vous installer à la Quartfourche ?
Il se dégagea de sa chancelière, se leva, puis posant sa main familièrement sur ma manche :
— J'avais à l'Institut quelques collègues que j'affec- tionne, dont votre cher maître Albert Desnos ; et je crois bien que j'étais en passe de prendre bientôt place auprès^ d'eux...
Il semblait vouloir parler davantage ; pourtant je n'osais poser question trop directe :
— Est-ce Madame Floche qu'attirait à ce point la campagne ?
— N... on. C'est pourtant pour Madame Floche que j'y suis venu ; mais elle-même y était appelée par un petit événement de famille.
Il était descendu dans la grande salle et aperçut la. liasse que j'avais déjà reficelée.
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