294 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE
Il fouillait sa soutane : — Allons ! Gratien les aura montés dans ma chambre avec mon sac. Attendez un instant ; je m'en vais les quérir.
— N'en faites rien, Monsieur l'abbé ; c'est moi qui monterai les chercher.
Je l'accompagnai jusqu'à sa chambre ; il me pria d'en- trer. Et tandis qu'il brossait sa soutane et s'apprêtait pour le dîner :
— Vous connaissiez la famille de Saint-Auréol avant de venir à la Quartfourche ? demandai-je après quelques propos vagues.
— Non, me dit-il.
— Ni Monsieur Floche ?
— J'ai passé brusquement des missions à l'enseigne- ment. Mon supérieur avait été en relations avec Monsieur Floche, et m'a désigné pour les fonctions que je remplis présentement ; non, avant de venir ici je ne connaissais ni mon élève ni ses parents.
— De sorte que vous ignorez quels événements ont brusquement poussé Monsieur Floche à quitter Paris il y a quelque quinze ans, au moment qu'il allait entrer à l'Institut.
— Revers de fortune, grommela-t-il.
— Eh quoi ! Monsieur et Madame Floche vivraient ici aux crochets des Saint-Auréol !
— Mais non, mais non, fit-il impatienté ; ce sont les Saint-Auréol qui sont ruinés ou presque ; toutefois la Quartfourche leur appartient ; les Floche, qui sont dans une situation aisée, habitent avec eux pour les aider ; ils subviennent au train de maison et permettent ainsi aux Saint-Auréol de conserver la Quartfourche, qui doit
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