ISABELLE 303
m'éclairer le détour de cette ténébreuse histoire où m'achemine déjà moins de curiosité que d'amour.
Après le café, la cigarette que j'offrais à l'abbé servait de prétexte au dialogue ; pour ne point incommoder la baronne, nous allions fumer dans l'orangerie.
— Je croyais que vous ne deviez rester ici que huit jours, commença- t-il sur un ton d'ironie.
— Je comptais sans l'amabilité de nos hôtes.
— Alors, les documents de Monsieur Floche.... ?
— Assimilés.... Mais j'ai trouvé de quoi m'occuper davantage.
J'attendais une interrogation ; rien ne vint.
— Vous devez connaître dans les coins le double fond de ce château, repartis-je impatiemment.
Il ouvrit de grands yeux, plissa son front, prit un air de candeur stupide.
— Pourquoi Madame ou Mademoiselle de Saint- Auréol, la mère de votre élève, n'est-elle pas ici, près de nous, à partager ses soins entre son fils infirme et ses vieux parents ?
Pour mieux jouer l'étonnement il jeta sa cigarette et ouvrit les mains en parenthèses des deux côtés de son visage.
— Sans doute que ses occupations la retiennent ailleurs., marmonna-t-il. Quelle insidieuse question est-ce là ?
— En souhaitez- vous une plus précise : Qu'a fait Madame ou Mademoiselle de Saint-Auréol, la mère de votre élève, certaine nuit du 22 Octobre que devait venir l'enlever son amant ?
Il campa ses poings sur ses hanches :
— Eh là ! Eh là ! Monsieur le romancier — (par
�� �