ISABELLE 309
ment poussé à connaître de cette histoire tout ce que vous m'en avez rapporté !....
Son pas se faisait plus saccadé, sa voix plus brève ; avec sa canne il frappait le sol impatiemment.
— Sans chercher comme vous des explications d'explica- tions, quand j'ai connu le fait je m'y tiens. Les événements lamentables que je vous ai dits m'enseigneraient, s'il en était encore besoin, l'horreur du péché de la chair ; ils sont la condamnation du divorce et de tout ce que l'homme a inventé pour essayer de pallier aux conséquences de ses fautes. Voici qui suffit, n'est ce pas !
— Voici qui ne me suffit pas. Le fait ne m'est de rien tant que je ne pénètre pas sa cause. Connaître la vie secrète d'Isabelle de Saint-Auréol ; savoir par quels chemins parfumés, pathétiques et ténébreux
— Jeune homme, méfiez-vous 1 vous commencez à en devenir amoureux !...
— Ah ! j'attendais cela ! Parce que l'apparence ne me
suffit pas, que je ne me paie pas de mots, ni de gestes
Etes-vous sûr de ne pas méjuger cette femme ?
— Une gourgandine !
L'indignation chauffait mon front ; je ne la contenais plus qu'à grand' peine.
— Monsieur l'abbé, de tels mots surprennent dans votre bouche. Il me semble que le Christ nous enseigne plus à pardonner qu'à sévir.
— De l'indulgence à la complaisance il n'y a qu'un pas.
— Lui du moins ne l'eût pas condamnée comme vous faites.
— D'abord, ça vous n'en savez rien. Puis celui qui est
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