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Page:NRF 5.djvu/339

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NOTES 333

" En Norvège, qui me préoccupe ici en premier lieu, mais sans doute aussi dans les autres pays Scandinaves — dit M. Edv. Bull, de l'Université de Christiania — les sciences, la littérature, les arts français, présentés sans pédanterie ni hypocrisie, formeront le contrepoids nécessaire de l'influence encombrante non seulement de la " prussification " mais aussi de l'anglomanie. C'est la liberté, la clarté, la logique de l'esprit français qu'il nous faut. "

Et quand M. Georg Brandes écrit : " Nous avons pu, pendant quelque temps, et uniquement sous le rapport artistique, nous, si petits, surpasser les Allemands par une certaine finesse de culture; mais c'est une finesse qui s'épaissit tous les jours;" il est impossible de ne point surprendre là un accent de mé- lancolie, de désenchantement, chez l'homme éminent qui, durant une longue carrière, servit de toutes ses forces, de toute son autorité la culture française en Scandinavie, et, qui en fut, en somme, si peu récompensé.

Au sommaire du premier numéro de la Revue Scandinave, Le Bal Masqué de Verner von Heidenstam, Cinq ans d'histoire finlandaise de Werner Sôderhjem ; et des articles de Jean Lenofïier, Maurice de Casanove, Axel Garde et Paul Verrier.

��Le Gaulois publie les deux lettres suivantes. La première fut écrite en février dernier par un étudiant russe, à Tolstoï :

" Pourquoi vous, notre modèle et notre maître, n'avez- vous pas fait abnégation de vous-même ? Pourquoi n'avez-vous pas accompli la chose définitive, principale ?

Au nom de Dieu, Usez-moi jusqu'au bout.

Pourquoi n'avez-vous pas modelé en chair et en os vos grandes idées ? Vous pouvez ne pas me répondre, mais écoutez la voix de mon cœur. Ce coeur, voici ce qu'il vous dit : Cher, bon Liov Nicolaévitch, je suis en ce moment devant le Christ ; je le sens, je le connais auprès de moi. Ce n'est peut-être pas moi, c'est lui qui vous parle par mes lèvres :

Renoncez à votre titre de comte ; partagez votre fortune

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