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A MON PÈRE 549

et de prière. Tu te tenais alors dans le chœur, tout près de l'autel, et tu suivais les offices dans un petit livre. Je sais que tu aimais les paraboles des Evangiles, lorsqu'il est question du méchant homme qui part semer l'ivraie, et des ouvriers de la dernière heure, et de Lazare le pauvre qui repose dans le sein d'Abraham. Tu connaissais aussi l'Apocalypse, et je n'étais pas très rassuré lorsque tu pré- disais l'avènement de l'Antéchrist. Tu répétais que, venu le jour du Jugement dernier, tous les morts, nous tous, nous nous lèverons au son de la grande trompette de l'ange porté sur les nuées. Nous rejetterons les pierres de nos sépulcres pour attendre, dans l'anxiété, la sentence du souverain Juge. Heureux alors ceux qui pouront suivre l'Agneau !

Tu n'étais point de ces apôtres brûlants qui vont con- fessant leur foi à tous les carrefours. Tu te résignais à ce qu'il y eût des hommes à ne pas penser comme toi, mais je suis sûr que te ne les oubliais pas dans tes prières. Tu n'en voulais à personne, et tu implorais la miséricorde de Dieu pour toute la chrétienté. Tu estimais qu'il était bon, pour toi, de vivre, puisque c'était à Dieu que tu devais la vie, et la vie telle que te l'avaient faite, non les nécessités, non le besoin, mais les mystérieux desseins de Dieu. Plus d'une âme incertaine cherche sa raison d'être, qu'elle ne trouve jamais dans un de ces héros glorieux qu'elle voudrait comme modèle, ou comme complément absolu d'elle-même. Tu avais trouvé Dieu, pour toujours. Tu as choisi la meilleure part : qu'elle ne te soit pas enlevée !

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D'abord, tu avais dû cesser de travailler dehors, et tu

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