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��LETTRES DE JEUNESSE

DE CHARLES-LOUIS PHILIPPE

A HENRI VANDEPUTTE

(Quatrième Série) ^

XLVIII

Cérilly, 8 Sept. 1898. Mon ami bien aimé,

Il fait une température affreusement chaude qui m'accable. Je suis dans ma pauvre petite ville, tout seul, au milieu de tous mes vieux souvenirs. Je ne sais pas comment cela se fait, je sais encore moins pourquoi, mais je suis dans une éternelle inquié- tude. C'est une angoisse particulière qui consiste en agitation, en souffrance vague, en terreurs injustifiées. Je n'ai de plaisir à aucune chose, je n'ai aucun espoir. Je souffre. C'est la première fois qu'un séjour ici ne me remet pas de toutes mes douleurs. Les jours sont affreusement longs. Le matin s'unit au soir par de l'ennui, La nuit est triste. Les feuillages me font un peu de bien lorsque le vent les fait remuer. Mais maintenant

  • V. les N°» des i" novembre et i" décembre 1910, et i" mars

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