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LETTRES DE CHARLES-LOUIS PHILIPPE 585

Je te quitte, mon bon vieux, je t'aime bien mieux qu'elle, parce que tu es intelligent et parce que nous nous connaissons profondément. Dis-moi si ta place s'annonce. Parle-moi de ton mariage. Je t'embrasse.

Louis.

XLIX

i"' octobre 1898.

Mon bon vieux, je t'écris enfin. Il y a des temps et des temps que je voulais le faire chaque soir, mais à Cérilly je n'ai du goût qu'à regarder autour de moi comment est faite la vie. T'écrire est un des beaux plaisirs que j'aie, mais je n'ai de force à la campagne que pour boire de l'air et pour regar- der des arbres. Je t'aurais envoyé une lettre néan- moins si je n'avais été obligé de partir brusque- ment, avec les miens, auprès de ma sœur. La pauvre petite est toujours dans un état terrible de neurasthénie, et de plus elle était enceinte, si bien que par une conséquence naturelle de sa maladie elle a accouché avant terme, à six mois et demi, de deux petites filles à la fois, mais qui n'ont vécu qu'une demi-heure. Ma sœur va mieux, mainte- nant, mais moi je suis terrifié en pensant que ma tante a eu deux jurneaux, et mon père aussi, et ma

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