632 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE
son poing s'abat sur les choses, au mépris de leur qualité rare. Qu'il nous suffise de mettre la traduction en regard de quel- ques passages de la Multiple Splendeur :
O la merveille de leurs ailes qui brillent
Et leurs corps fin comme une aiguille
Et leurs pattes et leurs antennes
Et leur toilette quotidienne
Sur un brin d'herbe ou de roseau !
Sont-ils précis, sont-ils agiles !
O wie zauberisch ist ihres Flûgels Gewebe,
Ihr Kôrper wie Nadeln so niedlich und spitz,
Und wie zart sie die Fûhler, die Fùsschen heben,
Wie wundervoll, wenn sie in Tropfen von Tau
Auf glitzerndem Grashalm sich strâhnen und spiegeln !
Wie sicher ihr Flug doch ins Ferne flitzt 1
Mon art s'éprend de leurs œuvres parfaites.
Meine Kunst begeistert
Sich tâglich an den vollkommenen Dinzen,
Die sie erschufen aus Nichtigkeiten.
(Autour de ma maison),
On serait tenté d'accuser l'allemand même si l'on ne savait quel souple vêtement Erna Rehwoldt et Anna Brunnemann ont donné à certains poèmes des Heures d' après-midi. Mais de telles adaptations supposent, outre un sentiment délicat de notre langue et une connaissance profitable de notre culture, un goût de l'expression et un souci de finesse littéraire, que les Allemands sont encore trop nombreux à dédaigner.
F. B. •
VALET DE CHAMBRE par Anton Tchékov, trad. G. Sa- vitch et E. Jaubert (Calmann-Lévy).
Le traducteur se trompe s'il s'imagine recommander sa
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