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NOTES

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��travail de révision était accompli par nos importateurs, l'Italie connaîtrait — on peut dire qu'elle l'ignore — le Théâtre d amour de Georges de Porto-Riche. Amoureuse et le Passé paraîtraient périodiquement sur nos scènes, dans une traduction longuement méditée et digne d'un tel texte... Nous sommes condamnés à nous intéresser au Mariage de Made- moiselle Beulemans et à ignorer Amoureuse ; il faut qu'une farce qui n'a pour sel que le comique de l'accent belge soit traduit en italien — et ici nous touchons aux limites de l'ab- surde puisque le sujet même de la pièce ne peut avoir chez nous d'équivalent, même approximatif."

REVUES

Après quelques petits poèmes de Verhaeren d'une grave et suave tendresse, la Phalange publie un long essai de M. Robert de Souza sur le " Rythme en Français." Souhaitons que le ton assez déplaisant, que certaines vivacités déplacées, n'empêchent point qu'on rende justice à l'auteur. Quiconque ne lit pas les vers à sa façon "ne sait pas lire". Quiconque se réserve sur la question, manque de solidité critique. Voilà bien le ton de l'homme de science ! De fait, ce n'est rien moins qu'une " science du r5rthme " que M. de Souza, aidé de M. l'abbé Rousselot prétend fonder. Excusons-le.

Il faudrait l'espace d'un livre pour examiner comme il sied les théories de M. de Souza. Nous nous contenterons ici de quelques remarques. — Il est bien de rendre à Taccent son rôle ; il n'y eut jamais des rhythme sans lui. Mais le nombre a son rôle aussi ; le nombre détermine la valeur de l'accent. M. de Souza ne l'ignore pas : mais il arrive souvent qu'il l'oublie. Combien de muettes il élide, qui pourtant comptent, qui ne peuvent pas ne pas compter par exemple dans le vers :

Fluide et douce caresse de cendre bleue

(P. Castiaux)

sous peine de faire perdre au vers toute sa glissante longueur ! Combien de syllabes il escamote, au mépris des lois les moins

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