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NOTES 637

ment de soi, il craint le jugement des autres : il redoute en eux la fausse note; il pressent l'erreur à son endroit; il devance l'injustice qui l'afflige. Sa défiance est toujours dans l'ordre du sentiment : enfin, il veut qu'on l'aime ! Le risque de n'être point aimé l'irrite ou l'indigne. C'est le seul homme qui ne soit pas plus petit, à mesure qu'on le voit plus susceptible."

Du même auteur, dans un rapprochement entre Shakespeare et Racine :

" On démesure Racine et l'on fait tort d'une grandeur infinie à l'âme de la France en la voyant toute dans Racine. . . Et pourtant il est vrai que Racine est unique. Il est, en art, le triomphe de la raison et la perfection de l'esprit."

�� ��A l'auteur d'une pièce récente, M. Ferdinand Herold (dans le Mercure de France) décerne cet encouragement :

" L'habitude ne peut manquer de lui donner des qualités qui lui font défaut aujourd'hui. "

Et, certes... à cette école de 1' " habitude " s'acquiert en peu de temps un uniforme " savoir-faire ", éminente vertu des maîtres d'aujourd'hui !

Faut-il mentionner, dans la même revue, des articles et poèmes de MM. Coulon, CouUet et Gaillard ? Citons plutôt des fragments d'une notice émue que M. Rémy de Gourmont consacre à la mort de Laurent Evrard (la comtesse de la Baume); " Il y a une dizaine d'années, je recevais de chez Vanier un volume au titre presque décourageant, Fables et Chansons. L'auteur était inconnu, mais j'étais curieux, le flot des livres ne me submergeait pas encore, je l'ouvris et m'aper- çus tout d'abord qu'il n'y avait là ni fables ni chansons, mais des essais rythmiques excessivement intéressants. J'y décou- vris bientôt deux ou trois brefs morceaux dont la perfection m' étonna, puis me ravit, me faisant éprouver ce frisson esthé- tique que vous apporte si rarement le livre nouveau. J'ai sou- vent relu Danseuses sylvaines, Jardin d'Italie, je viens encore

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