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Page:NRF 5.djvu/658

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peint, debout dans un camail de taffetas cramoisi qui s'écarte comme une pivoine expirante, élance son regard avec la rapidité du parfum et des fusées.

Elles nous donnent le spectacle de l'exagération aisément supportée, ces infantes aux joues voluptueuses, et ce qu'on leur demande du fond du cœur, ce n'est ni l'espoir, ni le repentir, ni une bonne mort, mais la grâce d'accueillir comme elles le font, constamment et sans que le visage en soit terni, les sensations excessives.

Voici, couché dans l'ombre, descendu de sa croix, voilé, en cette saison hors d'usage, le Christ du Vendredi-saint ; il est de la taille d'un homme. On voit les épaules et le dos, d'une teinte livide ; c'est vraiment un homme, un mort, et qui prenait trop de place, car on a un peu replié ses genoux. Ce cadavre de cire contamine de son malaise toute l'église, et d'ailleurs semble au rebut dans l'ombre, tandis que son Père victorieux règne dans les tentures gonflées.

Chez quel Dieu sommes-nous ? Ni un homme, ni un prophète, c'est un empereur. On n'a en lui nulle confiance, on ne peut ni l'adoucir, ni le convaincre ; on le flatte, on le craint ; c'est un Dieu comme il y a des loups, impitoyable : Dieu espagnol, frère de ce Charles-Quint somptueux et hypocondre, dont le pesant palais, sur la place de Fontarabie, — vaste cube couleur de terre