ÉLOGES 815
VI
...Or ces eaux calmes sont de lait
et tout ce qui s épanche aux solitudes molles du matin.
Le pont lavé avant le jour y d'une eau pareille en songe au mélange de l'aube, fait une belle relation du ciel. Et l'enfance adorable du jour, par la treille des tentes roulées, descend à même ma chanson.
Enfance, mon amour, n'était-ce que cela ?... Enfance, mon amour... ce double anneau de l'œil et l'aisance d'aimer... Il fait si loin et puis si tiède, il fait si continuel aussi qu'il est étrange d'être là, mêlé des mains à la facilité du jour.
Enfance mon amour! il n'est que de céder. . . Et l'ai- je dit, alors ? je ne veux plus même de ces linges a remuer dans l'incurable, aux solitudes vertes du matin... Et l'ai-je dit, alors ? il ne fait que servir
comme de vieille corde... Et ce cœur, et ce cœur, là ! qu'il traîne sur les ponts, plus humble et plus sauvage et plus, qu'un vieux faubert,
exténué. . .
Et d'autres montent, à leur tour, sur le pont
et moi je prie, encore, qu'on me tende la toile... mais
pour cette lanterne, vous pouvez bien l'éteindre...
Enfance, mon amour! c'est le matin, ce sont