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HAUTES ET BASSES CLASSES EN ITALIE 84 1

me jeter avec elle dans vos bras, et implorer pour elle une part de cet amour dont vous fûtes toujours si prodigue à l'égard de

votre fils affectionné, Edward Talboys.

Le Révérend William Talboys à son fils.

{d* Angleterre.) Edward, Edward !

Une lettre qui commence par des réflexions morales ne finit jamais bien. Tu as passé deux ans en Italie, et tu devrais en connaître un peu les habitants. Quel bien en pourrais-tu dire ? Les Italiens sont-ils francs, sincères, aflfectueux ? Les hommes sont-ils des maris aimants et fidèles ? Les femmes, des épouses vertueuses et modestes ? Si, à de rares exceptions près, elles ne le sont pas, est-il juste de penser que la Providence t'ait réservé une de ces rares exceptions ?

Mon fils, je n'ai consulté que moi quand je me suis marié, tu seras aussi seul juge, dans ton mariage. Par le mien, j'ai vu sortir de moi un Anglais, à ce qu'il me semblait, généreux, indépendant, magnanime. Je ne suis pas assez avancé en âge pour désespérer de revoir dans ses enfants ce qui fit l'orgueil de ma vie dans le mien. L'Europe, mon Edward, contient diverses races d'hom- mes, ornées de qualités diverses. Quelques-uns d'entre nous, Anglais, sont semblables aux Allemands, d'autres aux Scandinaves, et cela, peut-être, à cause de notre parenté ; d'autres encore ressemblent beaucoup aux Espa- gnols, avec lesquels nous avons quelque affinité, due à notre

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