864 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE
— Quelque peu.
— Et pourtant, Monsieur, si peu que vous connaissiez cette famille, vous avez écrit des lettres à la fille aînée, et cela à l'insu des parents.
— Je le nie.
— Les lettres que voici ne sont-elles pas écrites de votre main ?
— En eifet.
— Et cependant vous niez le fait ?
— Je ne nie pas avoir écrit, mais je nie l'avoir fait sans le consentement des parents.
— Monsieur, ils affirment qu'ils n'ont donné aucune espèce de consentement. Et l'oncle de la jeune fille, un homme riche, un fattore, a été obligé de la soustraire à vos tentatives de séduction.
— Cela est faux.
Je m'en vais. Et je frappais à la porte de mon loge- ment, lorsqu'un homme s'approche et frappe aussi. Je me retourne : l'homme me fixe et dit :
— Je crois. Monsieur, que ceci est destiné à votre Seigneurie.
C'était l'ordre de quitter Florence dans une heure, et la Toscane dans trois jours.
Je vais chez Monsieur Raikes, où j'avais laissé quelques livres avant d'avoir songé à me marier, et je le trouve dans les escaliers, comme il descendait. Je lui apprends mon aventure. Il me dit :
— Excusez-moi, M. Talboys, j'ai laissé ma bourse chez moi.
Nous nous quittâmes, mais il m'assura que, bien qu'il m'eût dit " Adieu pour le moment, " nous nous retrou-
�� �