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l'otage 83

Vous êtes assurée et triomphale, tout a sa place qui ne peut être une autre, tout est prompt et déterminé.

N'y a-t-il point de défaut dans ce cœur politique ?

Ce n'est pas vous qui pour le sauver vous pen- cheriez vers le condamné à mort et le prendriez dans les bras 1

Mon corps est rompu, mon âme est dans les ténèbres et je tourne vers vous mon visage plein de crimes et de désespoir !

SYGNE. — Comment osez-vous me parler ainsi ?

LE BARON TURELURE. — J'ai osé d'autres choses plus fortes.

Si l'on n'osait que des choses raisonnables, le Roi serait encore sur son trône.

Me voici comme le peuple de Paris quand il se jetait aux grilles de Versailles avec fureur, appelant le Roi et la Reine 1

SYGNE. — Leur sang et le nôtre ne vous suffit-il pas ?

LE BARON TURELURE. — C'est l'âme même que je veux fléchir !

C'est une armée qu'on enfonce que je veux avoir encore, c'est la panique d'une armée qui cède que je veux voir dans ces beaux yeux sévères !

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