152 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE
��M. Camille Mauclair écrit dans l'Art Moderne (4 juin) : " Il semble que le désenchantement misanthropique de M. Degas se soit décomposé en M. Forain, et que l'humeur chagrine de ce merveilleux analyste se soit extravasée jusqu'à devenir cette toxine qui circule dans l'art corrosif de son disciple. M. Degas ne hait pas. Il observe. Il étudie avec la patiente et ardente sagacité d'un Japonais les tares imposées à la créature par la civilisation, et cela enchante son goût du dessin, son amour du caractère qui n'admet ni beauté ni laideur dans l'étude du vrai. Personne n'a peint plus véridi- quement, mais nous ne savons pas ce que M. Degas pense des êtres qu'il exprime. Au contraire c'est, chez M. Forain, l'opi- nion qui crée le dessin, et ainsi chacun de ses dessins est un testament de sa haine ; et comme en chacun d'eux il semble avoir voulu l'exprimer toute, il n'en est pas un seul qui n'ait pas une signification extraordinaire. "
M. Paul Claudel donne dans l'Indépendance des Propositions sur la justice :
" Le Monde, dit-il en citant Chesterton, est plein de vérités chrétiennes devenues folles. On a tiré au sort les vêtements du Christ et on se les est partagés au hasard. Devenir fou, c'est perdre la tête. Une vérité qui n'est plus dans son ordre à la tête, ou Principe, est une vérité devenue folle. Telle cette justice profane et découronnée qui du livre de Proudhon s'est échappée sur nos places publiques. "
Et il conclut :
" Tel est le sens de la Justice chrétienne qui est de répondre juste à ce que Dieu et le prochain attendent de nous. Et c'est pourquoi il est plus difficile d'être un homme juste qu'un surhomme. "
��Les Tablettes consacrent à Francis Jammes un numéro
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