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154 l'A NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

��Dans le Temps du 6 juin M. Pierre Lalo commence une utile étude sur la situation actuelle de l'Opéra. Maintenant que la nouvelle direction est arrivée à la moitié de sa durée, c'est le moment de juger son effort. On suit avec confiance M. Pierre Lalo dans ses campagnes et ses enquêtes ; il est bien rare qu'elles ne soient pas conduites avec la plus grande justesse et l'amour le plus éclairé pour la musique française. On souffre à constater la vie chaque jour plus morne, plus pauvre dont se contente notre Académie Nationale de musique. On serait soulagé, après la déception que nous ont apportée les nouveaux directeurs, de savoir à qui s'en prendre, jusqu'à quel point ils sont responsables. La disposition même du bâtiment est un mal sans remède ; mais en sa routine adminis- trative, l'immense personnel employé à l'Opéra est coupable aussi. Dans quelle mesure ? C'est ce qu'il nous importe de savoir.

��Nous extrayons de la S. /. M. ces lignes d'un article de M. Legrand-Chabrier, dont on sait la pieuse sollicitude pour la mémoire de l'auteur de Gwendoline :

" On a dit qu'à parler d'Emmanuel Chabrier il est impossi- ble de s'attrister longtemps, tant il a de vie, de force, d'allé- gresse. Peut-être. Tout de même après une telle évocation qu'on pourrait faire suivre d'autres deuils, il faut une coura- geuse confiance dans l'art et une forte conscience de l'être tendant à persévérer dans son être. C'est l'exaltante leçon que nous offrent en Chabrier l'artiste et l'homme. A l'appui, lisons sa correspondance...

D'abord ces lettres confirment l'intensité de la vie cérébrale chez Chabrier. Il ne faudrait pas croire que toute correspon- dance d'artiste présente ce caractère, pas même celles des arti- stes littéraires. Au contraire nous saisissons ici sur le vif cet épanouissement d'un être selon le mode intellectuel. Il y a de

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