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POÈMES EN PROSE l8l

Je promets d'être ce vagabond plein de ruse et d'art, ce solitaire industrieux ; ce volontaire — avec l'outil, avec l'arme, osant se servir de l'arme..

L'homme, au monde farouche des choses insou- mises entré, et n'ayant plus sur qui compter, que soi :

Je me suis initié à tout cet homme-là.

— Il faut que je continue, entre la mère et la sœur, ici ; je suis tenu ici : longue habitude des deux chères femmes jamais quittées !

Et je me prête à leurs soins, avec un air de morose indifférence ; et mes façons d'ingrat, mes silences... toute mon obscure trahison.

Je fais leur souci (je les vois qui pensent, à mon sujet, sans fin); j'attriste les deux femmes dévouées.

" Que lui manque-t-il . et ne sommes-nous point ses servantes. "

— Ne m'humiliez pas ainsi, ne dites pas : " Sans nous, comment vivre ! et que ferais-tu, là- bas .? " — Ah ! des métiers.

" La misère. Et bien des regrets." — Oui ! que vous me manqueriez, au loin... " Connais-toi attaché.

Ton cœur, ah ! de tout cela dont il est ici jouis- sant, de tout son bien, c'est en vain que tu le veux déprendre. "

— Mais il me tente de désobéir à mes affections, — une fois au moins !

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