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Page:NRF 6.djvu/229

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LE LIVRE DE l'ÉGLISE 223

s'approche, la grande rue qui descend vers la mer, et dans le bas, glissant sur l'eau invisible, de hauts bateaux pleins de soieries, pareils à la flotte d'Hi- ram lorsqu'elle revint chargée d'érable !

Simon. — Ce n'est pas ce que je te demande. Plus près, dans la ruelle... là, là...

Frère Thaddée. — Je vois votre maison rouge.

Simon (avec impatience). — Eh bien ^

Frère Thaddée. — Je vois votre maison, maître ! Deux croisées enguirlandées de volubilis, une glace qui reluit dans le fond d'une chambre, et dans la cour, derrière ces longues vitres, des statues ! L'asile du pacifique et l'atelier du travail- leur ! Tout est là : pendant qu'il s'acharne contre la pierre, dessinant au front de Job la place des rides ou sur les lèvres de Lazare l'engourdisse- ment de son formidable réveil, en haut le chat boit dans un pot cassé et le petit enfant s'endort dans sa haute chaise ! Bénédiction ! Et la maison, bâtie à l'occident du village, reçoit la première le couchant, lorsqu'il entre dans la rue comme un ange et comme un poète !

Simon. — Que vois-tu encore }

Frère Thaddée. — Rien. Il va bientôt faire nuit.

(Silence)

Simon. — Je te dirai donc, moi, ce que j'ai vu tout à l'heure : un prêtre dans mon atelier, trois femmes en noir qui parlaient devant ma porte. Mon frère, mon frère, dis-moi...

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