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NOTES 259

cœur. Enfin je suis si peu l'ennemi du génie allemand que je voudrais croire ce que disait l'autre jour Emile Faguet : que c'eiit été pour Nietzsche un réconfort de savoir que vers 1887 " dans un temps 011 il était si profondément ignoré de ses compatriotes, il eût trouvé à Paris un jeune homme qui, sans avoir lu aucun de ses livres, se rencontrait avec lui dans le mépris des Barbares et le Culte du moi ".

Ainsi je vois bien ce qu'il y a dans mon esprit d'idées et de sentiments rhénans. Mais de tout cela qu'aurais-je pu faire si j'étais resté soumis aux seules influences du grand fleuve ? Si j'ai pu tirer quelque chose de cette matière, c'est en prenant les leçons de l'Espagne, de l'Italie, de la Grèce, c'est par le bienfait de la France, héritière de Rome et d'Athènes et qui maintient les disciplines classiques... "

��Au sujet de la " Crise du Français " et de l'enseignement des langues vivantes, M. de Wyzewa écrit dans le Temps du 21 juin :

" Tout le monde est aujourd'hui d'accord, je crois bien, pour déplorer la réalité trop évidente d'une " crise du français " ; et je ne pense pas non plus que personne puisse douter sérieuse- ment, au secret de son cœur, du rôle important qui revient, dans la production d'une crise aussi désastreuse, à l'affaiblis- sement des études classiques. Mais il me semble qu'au-dessous de cette cause négative du mal en existe une autre d'ordre plus positif, et qui mériterait également d'être signalée : à savoir, l'enseignement direct et " intensif " des langues étrangères, tel qu'il est aujourd'hui universellement pratiqué dans nos lycées et collèges des deux sexes. Je ne crains pas de l'affirmer sans l'ombre de réserve : si même nos enfants étaient nourris et saturés de latin autant que jadis les élèves du collège de Beauvais ou des écoles de Port-Royal, leur connaissance et leur usage familier du français n'en continueraient pas moins à nous offrir le spectacle du désarroi le plus navrant, aussi longtemps que leurs cerveaux se trouveraient — comme

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