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apparitions de " L’Ange " deviennent très rares et espacées. Le premier volume s’est un peu vendu. Je pense que c’est parce que les petits critiques — qui sont les plus plats valets du monde — ont cru que l’auteur était un riche propriétaire de province. Mais maintenant qu’on commence à savoir qu’il n’est " ni chartiste ni grand seigneur ", il ne faut plus compter sur leurs compliments ni sur l’espèce de succès qui m’aurait permis de payer la note de mon imprimeur. "

" L’influence de ’ L’Ange ’ " grandissait en effet. Lentement il faisait son chemin dans le public. Patmore écrivit-il réellement au directeur de la Revue d’Edimbourg ? En tout cas l’article qui devait le " lancer " n’y parut que quinze mois plus tard, en janvier 1858. Ce fut un ami, Aubrey de Vere, qui le fît et le fît passer. Patmore n’eut pas même le bonheur d’être présenté au grand public par une démarche spontanée d’un critique infîuent....

En 1860 parut la troisième partie du poème, sous le titre : " Faithful for ever." Dès lors le mètre est changé. C’est toujours le vers iambique octosyllabique, mais des rimes plates remplacent les rimes croisées. Plus de préludes; et le récit revêt la forme épistolaire.

Vers ce temps, Emily Patmore, à la suite d’un rhume négligé, tomba malade, et à la fîn de 1860 elle était condamnée. Elle vécut encore, hauts et bas, deux années. Années de répit, pendant lesquelles les deux époux goûtèrent profondément la joie précaire d’être encore l’un à l’autre. Emily Patmore accoutuma son mari à l’idée de sa perte et prépara leurs six enfants à recevoir une autre mère. Elle choisit l’emplacement de sa tombe et fît son