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L’AZALÉE


A cette place, chez nous, que le soleil éclaire d’abord, elle élevait l’Azalée aux fleurs d’or, dont son souffle, comme un autre printemps, propageait le fin arôme. L’autre nuit, la touffe de safran subtil, son exquise ressemblance, était sur le point de s’épanouir. A l’aube, je rêvai, ah Dieu ! qu’elle était morte, et je gémissais tout haut sur ma couche misérable, et je m’éveillai, (ah, sans l’éveiller elle-même !) Et je restais couché, les yeux encore clos, parfaitement bienheureux en cette délicieuse atmosphère par où je connaissais si bien qu’elle était là, le cœur sans aucune parole en son action de grâces composé. Jusqu’au moment où dans mon âme inquiétée je ne sais quoi de trouble s’insinuât. — C’était le parfum de l’azalée et oui, elle était morte ! La nuit chaude avait sollicité le bouton près d’éclore, et je m’étais endormi pressant cette lettre trouvée où elle dit : " Ainsi donc jusqu’à demain soir, adieu, mon bien-aimé ! Il n’est pas amer de partir quand on