Aller au contenu

Page:NRF 6.djvu/332

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Car c’est lui qui, parfois, après sa course avide.
Ramène à la maison de ses parents plaintifs
Un dieu jeune et puissant ainsi quun beau captif.
Et puisque tu t'en vas et que tu m’abandonnes.
Unique ami ou mon esprit était à l'aise.
Unique camarade avec qui j’étais seul,
Je rejoindrai, pour me mêler à leur cortège,
A la jeune gaîtè de leur affection,
A leurs jeux, leurs ébats, leurs chants, leurs entreprises.
Les compagnons à qui je t'avais préféré.


VI


Tendresse humaine, adhésion de l'homme à l'homme,
joie de nous sentir des cœurs contemporains
Et de multiplier nos esprits l'un par l'autre !

Parce qu'on nous a conçus tous la même année
Une secrète entente est vivante entre nous.
Quelque chose de fort relie nos jeunes fronts.
Comme le joug relie ceux des bœufs accouplés.
Comme eux nous nous mouvons d’un effort solidaire.
Comme eux d’un poids égal nous pesons sur le sol.

L'air où sonnent nos voix, où monte notre rire,
A notre âge, il est né en même temps que nous ;
Parce que nous avons grandi tous à la fois.
Chacun de nous exprime et entend tous les autres ;