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Page:NRF 6.djvu/379

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NOTES 373

reuse, mais d'une suite de tableaux divers, presque sans lien apparent, baignant dans une atmosphère commune et tendant à signifier par leur juxtaposition concertée la vie d'une petite ville du Midi, agitée de rancunes et de desseins électoraux. Comment tous les incidents de la vie sont capables de devenir "matière politique", voilà ce que les auteurs se sont amusés à nous démontrer sous la forme la plus directe, la plus cocasse, la plus variée, et relevée de quelque émotion. Un grand nombre de personnages y concourent ; ils sont crayon- nés avec verve, non pas peints ; et c'est le reproche que je ferai au titre du livre, de placer au premier plan un person- nage (Puycerrampion, l'ancien proscrit) qui ne tranche sur les autres que par la noblesse falote de son âme, non par son importance dans le récit. Par lui le livre acquiert une unité factice et superflue : l'unité d'atmosphère y suffisait. Mais plaisons-nous à saluer dans cette pittoresque rhapsodie d'anec- dotes et d'aventures, le signe d'une extension possible du roman dans un mode plus libre, plus aéré, plus souple, celui-là même que dans Bouvard et Pécuchet Flaubert nous indiqua et par lequel il semble avoir tenté d'échapper à son esthétique. Celle-ci pèse encore sur nous de tout le poids de sa rigueur ; légitime, admirable, ne l'admettons point exclusive. Aimons le désordre cherché du libre et gai roman d'Andrée et Jean Viollis.

H. G.

��EN WALLONIE, par Louis Piérard (Lamertin).

M. Louis Piérard réunit une série de courts essais sur les provinces wallonnes : descriptions, faits divers, anecdotes, portraits. Beaucoup de ces pages sont intéressantes, mais l'auteur ne parvient pas à nous donner de son pays une de ces images fortes et vivantes qui s'imposent à la mémoire et servent de centre de cristallisation à tout ce que par la suite nous apprendrons de ce même pays. Pour une telle peinture, M. Louis Piérard manque de puissance et de poésie.

II célèbre, comme il convient, les poètes patoisants des pro-

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