Page:NRF 6.djvu/401

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

POÈMES 395

« Paix !

L'habitude, bientôt, qui tue la joie,

Vous fera soupirer pour la mort qui tue l'habi- tude.

Etreignez bien de vos mains enfantines mon cœur !

C'est dans une telle captivité et non autre

Que les cieux incompréhensibles se connaissent.

Et restez ainsi toute tranquille

Jusqu'à ce que l'Aube menaçant de publier

Ma gloire, que vous ne sauriez supporter,

Me force à partir.

Prenez votre bonheur en patience,

Depuis que celui qui est à venir ne vous con- sume tout-à-fait.

Car ce ne sont ici que vos fiançailles

Plus intimes et plus opulentes

Qui ne sont aucunes noces mortelles

Mais vos noces à vous vous attendent. "

" En tout je veux t'obéir.

Et ainsi je sais que tout est bien.

S'il faut me rouler dans la neige

La joie de mon corps même ne fera que s'en accroître.

Le plaisir de te plaire est plus que le plaisir.

Tu m'as conquise, fais ce que tu veux, je suis à toi,

Sur ton cœur, sous tes pieds, battue ou caressée 1

�� �