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d'une section d'infanterie 465

la droite était devenue la gauche, les voisinages étaient invertis et les rangs retroussés. Il s'en suivit un mastic selon toutes les règles du genre. Du haut de sa jument, l'homme au lorgnon les regarda calmement se dépêtrer et s'injurier. Dubois affirmait que Robin devait se trouver à sa droite et Carpentier derrière lui. Or Robin s'agitait cinq pas plus loin derrière Walter et Lecousinet qui cimentaient sous son nez le mur de leurs épaules de drap, sans arrêter de marcher et de le traiter de couillon avec un air de conviction tel que Robin, pénétré, partit en courant, à la façon d'un chien de berger beauceron qui fait le décompte de son troupeau.

— Allons, les gradés, tachez donc de remettre de Tordre là-dedans !

Les gradés affectaient une grande curiosité pour les menus accidents du sol. Ils durent relever le nez. Ils ne connaissaient pas le nom de leurs hommes ; leiu" inter- vention se borna à des : " Vous, là ! " qui manquaient de netteté. Mais ils furent bien obligés de regarder les " Vous, là ! " en face, ce qui eut au moins l'avantage de leur faire faire réciproquement connaissance. Chacun trouva l'occasion de montrer son caractère, ce qui ne fut pas perdu pour un certain observateur attentif.

Et l'on commença à savoir qu'il n'est rien de tel, pour sortir d'une salade, que de ne pas perdre son sang-froid et de se rappeler son numéro dans le rang. Finalement Dubois fut forcé d'admettre à son coude gauche Robin qu'on y poussa tout essouflé, et de laisser la capote décou- sue de Carpentier lui boucher la perspective.

n faut croire que les résultats de cette petite ex-

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