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Page:NRF 6.djvu/480

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474 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

— Non, mon lieutenant.

— Ça va bien, bon, bon...

Et il s'écarta au petit pas de sa jument dont chaque aspiration lui écartait les jambes avec une vigueur de soufflet de forge. Il inclina son sabre, en posa la pointe sur l'ouverture du fourreau, et l'y refoula avec un lent mouvement du plat de la main droite. La flamme métal- lique remonta le long de la lame jusqu'à son gant où elle expira. Il mit pied à terre et scruta attentivement le boulet, le canon et le genou de sa monture.

Comme il se relevait, son capitaine arrivait au pas d'un percheron. Il passa la bride à son bras et lui fît un salut passablement raide. L'autre, comptable excellent, sorti de son bureau pour une heure de promenade hygiénique, examinait le terrain :

— Vous avez mis les hommes à l'ombre pour la pose. Bien. Vous êtes-vous assuré s'ils n'étaient pas en transpi- ration ?

— Rien à craindre, mon capitaine.

— Bien. Mais en avez-vous tiré quelque chose ? Qu'est-ce qu'ils valent nos réservistes ? Pas fameux, je m'en doute ?

— Vous les jugerez aux manoeuvres, mon capitaine.

— Vous connaissez mon opinion là-dessus. Les réser- vistes, ça se prend surtout par la bonne nourriture. Ne les fatiguez pas sur le terrain, mais ne laissez rien passer dans le service intérieur. Au fond qu'est-ce que nous deman- dons, vous et moi ? que ça se tire le plus vite possible et qu'ils foutent le camp d'ici sans que la presse ait eu à s'en occuper. Surtout pas de fluxions de poitrine ni d'accidents

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