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SUR LE " THEATRE POPULAIRE " 505

bien la difficulté qui peut entraver notre rêve... Mais n'existe-t-il pas, du moins, un fonds d'aspi- rations communes, d'héroïsme natif, d'idéal popu- laire, — national, humain, voire humanitaire — un terrain sur lequel nous pourrions tous nous rencontrer .^..

Pour ma part, je n'en doute pas. Mais l'épreuve peut seule nous indiquer la route, et il faut la tenter d'abord. Nulle tentative n'aura été perdue, si l'une, entre cent, réussit à nous éclairer. Atten- dons patiemment les œuvres ; prétons l'oreille à l'écho qu'elles réveilleront.

Réservant donc la question de matière, il n'est pas tout à fait oiseux de s'inquiéter, dès mainte- nant, de l'attitude générale que devra prendre le théâtre s'il prétend s'imposer à tous. Question non seulement d'optique, mais de prestige. On n'éludera pas la réponse : il devra prendre une attitude de grandeur.

Voilà bien l'erreur capitale du réalisme, la raison de sa faiblesse et de l'ennui qui déjà s'en dégage, le premier moment de surprise passé : il a diminué l'exhaussement voulu de la scène ; il n'a eu de repos qu'il ne l'eût mise de plain-pied avec la salle; il a fait redescendre le héros vers le public — et forcé- ment vers le plus médiocre ou bien vers le plus spécial, selon que le drame accueillait le fait- divers quotidien tout brut, ou qu'il raffinait à

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