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Page:NRF 6.djvu/665

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GLOIRE


Il avait su gagner à lui
Beaucoup d'hommes ensemble,
Avec un cri qu'ils aimaient tous entendre
Avec un haut fait dont ils se parlaient.

Il y avait un morceau du monde
Où l'on connaissait sa vie,
Ses actes et son visage.

Il se dressait devant la foule
Et connaissait l'enivrement
De la sentir soumise à sa parole
Comme les avoines le sont au vent.

Il la faisait se recueillir,
Il la rendait chaude et heureuse,
Il la faisait hurler et rire
Ou haleter soudain.

Et son bonheur était de croire.
Quand il avait quitté la foule.
Que chacun des hommes l'aimait
Et que sa présence durait
Innombrable et puissante en eux.
Comme en des braises dispersées
Les dons et la marque du feu.