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CONSEILS A MON FILS 735

applaudir et de les récompenser, avec cette diffé- rence que je proclamerai celle-ci en public et que je ne parlerai jamais des autres que dans une lettre ou en tête-à-tête avec vous. Je ne vous déconcer- terai jamais en compagnie et j'espère que vous ne me donnerez jamais occasion d'être décontenancé à votre sujet, ce qui arriverait si vous aviez un seul des défauts dont j'ai parlé.

(Lettre CCI II — 12 novembre iJS^)-

Ne vous en laissez pas imposer par la mode ni par des cliques que vous pourrez fréquenter ; mais essayez de toutes ces différentes espèces avant que de les recevoir en paiement au coin du bon sens et de la raison et soyez bien persuadé que rien n'est plus beau que le vrai. Tout brillant qui ne résulte pas de la solidité de la pensée n'est qu'un faux brillant. Le mot italien sur le diamant est bien vrai à cet égard : quanto più sodexza^ tanto piii splendore.

Tout ceci n'empêche pas que vous ne deviez vous conformer extérieurement aux modes et aux tons des différentes compagnies où vous vous trouverez. Parlez épigrammes avec les petits- maîtres ; sentiments faux avec les caillettes ; et galimatias avec les beaux-esprits par état. A la bonne heure, à votre âge, ce n'est pas à vous à donner le ton à la compagnie, mais au contraire à le prendre. Examinez bien pourtant et pesez tout

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