CONSEILS A MON FILS 747
avance toujours à l'attaque de la place même. Après de certaines approches, le succès est infail- lible et il n'y a que les nigauds qui en doutent et qui ne le tentent pas... Ne craignez donc rien : soyez galant homme, parlez bien et l'on vous écoutera. Si l'on ne vous écoute pas, revenez plu- sieurs fois à la charge et si la place n'est pas déjà prise, soyez sûr qu'à la longue elle est prenable. {Lettre CCXXIV — 23 mai 1751, écrite en français).
Soyez convaincu que la politesse^ la tournure et la douceur dans les manièreSy qu'on ne peut acquérir que dans les cours, ne sont pas des objets aussi frivoles que quelques-uns le disent ou le croient. Ces agréments sont un bien au fond : ils prévien- nent des maux réels, forment, embellissent, con- solident les amitiés, imposent des bornes à la haine, introduisent la bonne humeur et la bienveillance dans les familles où le manque de politesse et de douceur est communément la première cause de discorde.
{Lettre CCXZ^— 6 juin 1751).
J*aimerais bien mieux vous voir passionnément épris d'une fieffée coquette de condition qui danse- rait avec vous, vous dégourdirait, vous assouplirait et vous polirait, que de vous voir réciter par cœur Platon et Aristote. Une heure à Versailles, à
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