PROLOGUE 7^5
PIERRE DE CRAON. — ... J'ai reconnu à mon flanc le mal affreux.
VIOLAINE. — Le mal, dites-vous ? Quel mal ?
PIERRE DE CRAON. — ■ La lèpre même dont il est parlé au livre de Moïse.
VIOLAINE. — Qu'est-ce que la lèpre ?
PIERRE DE CRAON. — Ne vous a-t-on jamais parlé de cette femme autrefois qui vivait seule dans les roches du Géyn
Toute voilée du haut en bas et qui avait une cliquette à la main ?
VIOLAINE. — C'est ce mal-là, maître Pierre?
PIERRE DE CRAON. — Il est de nature telle Que celui qui l'a conçu dans toute sa malice Doit être mis à part aussitôt. Car il n'est homme vivant si peu gâté que la lèpre ne puisse y prendre.
VIOLAINE. — Comment donc restez-vous parmi nous en liberté ?
PIERRE DE CRAON. — L'Evêque me l'a dispensé, et vous voyez que je suis rare et peu fréquent, y
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