PROLOGUE 775
VIOLAINE. — Ce n'est pas décidé encore. Mon père n'a rien dit.
Eh bien ! c'est ce que je voulais vous dire.
Prenez mon bel anneau qui est tout ce que j'ai et Jacques me l'a donné en secret.
PIERRE DE CRAON. — Mais je ne le veux pas !
VIOLAINE. — Prenez-le vite, car je n'aurai plus la force de m'en détacher.
(Il -prend Vanneau.)
PIERRE DE CRAON. — Que dira votre fiancé .?
VIOLAINE. — Ce n'est pas mon fiancé encore tout-à-fait.
L'anneau en moins ne change pas le cœur. Il me connaît. Il m'en donnera un autre en argent,
Celui-ci était trop beau pour moi.
PIERRE DE CRAON, V examinant. — Il est d'or végétal, comme on savait les faire jadis avec un alliage de miel.
Il est facile comme la cire et rien ne peut le rompre.
VIOLAINE. — Jacques l'a trouvé dans la terre en labourant, dans un endroit où l'on ramasse parfois de vieilles épées toutes vertes et de jolis morceaux de verre.
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