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128 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

tant d'ampleur ; mais le ton d'allégresse du récit, son entrain, ses sautes d'humeur, sa justesse psychologique, son imprévu annoncent la direction, entre toutes heureuse, où le romancier s'engage : le second Wells est déjà né.

H. G.

REVUES

La Revue de Paris continue le roman d'Anatole France, Les Dieux ont soif. Elle publie également le carnet de notes que tint Flaubert, pendant le voyage qu'il fit en Tunisie, avant d'écrire Salammbô. Ce sont de rapides croquis, de simples juxta- positions de substantifs et d'adjectifs. On y voit le plus souvent le désir d'enregistrer un document, de fixer pour la mémoire les particularités d'un spectacle :

" Pierres dispersées dans les environs. — Sur l'une, qui a encore des trous à crampons, une tête de Christ, dans une entaille. — Rayons et longues boucles ; — sont-ce des boucles ou le cordon de la coiffure ? "

Parfois la notation est plus sensible et l'on voit poindre au travers le tableau qu'elle prépare :

    • Un dromadaire sur une terrasse, tournant un puits : Cela

devait avoir lieu a Carthage.

(Chameau dans les airs : ses œillères énormes le font ressem- bler à une grenouille.) "

Certaines indications sont amusantes : " Nous entrons dans Kellad. Il y a des lions."

Et quelques-unes brusquement éveillent une magique image :

" Les jambes de nos chevaux font des ombres minces sur le sable. Cela les grandit : on dirait des girafes."

  • *

Le Mercure de France du i® décembre publie la préface dont

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