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130 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

L'autre méthode exige aussi des complicités et aussi des divina- tions, mais elle s'appuie du moins sur l'usage présent, et si elle demande au lecteur plus de pénétration, elle lui laisse aussi, en même temps qu'au poète, plus de liberté. C'est son principal mérite. Notre versification, dite classique, est basée sur la pro- nonciation du XIV* siècle. On pouvait en ce temps-là, et peut- être encore un peu plus tard, écrire des vers parfaitement régu- liers pour le nombre. Ronsard ne le pouvait plus, ni Racine, ni les autres, ni Verlaine. Aussi les laisses d'alexandrins ne sont- elles que des illusions, où qu'on les prenne, jadis ou naguère, et je ne fais pas de différence, sinon dans l'esprit et l'intention, entre les vers de Racine et ceux, par exemple, de M. Vielé- Griffin. Il me semble que j'ai montré cela, déjà, avec l'appui de preuves sensibles. Mais il fallait bien y faire allusion ici, non moins qu'aux métamorphoses de la rime, qui a enfin reconquis le droit à l'assonance. Le seul défaut de l'assonance des poètes contemporains est d'accepter comme assonance la rime pour l'œil des parnassiens, de ne pas tenir compte de la longueur des voyelles, mais peut-être sommes-nous mal préparés pour ces nuances qui, hormis en quelques cas trop frappants, sont mal fixées. Le provincialisme de quelques poètes fera naître des variétés dans l'homophonie, légitimes comme tout ce qui est un fait naturel. "

��Les deux derniers numéros de La Phalange, copieux et variés, se signalent à notre attention par des vers d'André Spire, d'Eisa Koeberlé et de Robert de Souza, par un spirituel roman de Claude Lorrey, La Chasse au Bonheur, par des Essais singuliers de Chesterton (traduction Valéry Larbaud), et sur- tout par une intéressante étude de M. Albert Thibaudet sur " le théâtre " selon Mallarmé " synthèse de la poésie, de la musique et de la danse. "

" Au théâtre, écrit M. Thibaudet, il ne doit exister, à des

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