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l'épreuve de FLORENCE iOOJ

l'Evangéliste, celle de Saint François d'Assise, j'accepte que vous preniez contact avec cet art par les yeux seuls, sans la collaboration de votre âme. Je me trompe fort ou l'âme suivra.

Vous restez interdit. Le mot de primitif perd tout sens dans cette rencontre.

Le primitif tâtonne. Il déborde d'aspirations, mais ses moyens sont limités. Il fait tout ce qu'il peut, bien sûr ; mais on peut faire davantage. Sans doute, dans sa naïveté se satisfait-il com- plètement de ses moyens. Sans doute, la moindre de ses découvertes l'enivre-t-elle au point de ras- surer sa gaucherie. L'assurance ne fait pas l'art et s'il marche au but, intrépide, s'il ne sent dans sa maladresse rien de risible, il pourra nous arriver d'en sourire malgré sa gravité et tout en l'admi- rant. 11 est promesse, il est espoir ; il ouvre le seuil, il annonce. Nous attendons ce qui viendra.

Or — et je vous permets ici de choisir — que ce soit dans la Mort de S^ François d'Assise ou dans r Ascension de S^ Jean, dans la Fondation de l'ordre franciscain ou dans le Festin d'Hérode, désignez- moi rien d'imparfait, un trait d'insuffisance, d'in- consciente erreur, un point qui marque la limite } Non, jamais, chez aucun, la main n'a obéi avec autant de précision à l'esprit, n'a cerné l'absolu, aussi délibérée. Dès le premier coup d'œil, qui ne peut pas ne pas être total, tant serrée se noue

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